Quelques suggestions de lecture, en la journée mondiale du livre

#23avril

Tout peut changer

Dans Tout peut changer, Andrea Riccardi, interrogé par Massimo Naro, donne de nombreuses clés de lecture du monde contemporain et, 50 ans après la fondation de la Communauté de Sant’Egidio, reparcourt une histoire emprunte d’audace, d’enthousiasme et d’espérance.
Dans un monde fortement influencé par la « géopolitique des émotions », pour reprendre l’expression de Dominique Moïsi, notamment par la peur, la colère et l’humiliation, « Tout peut changer » raconte l’histoire de rapports personnels et politiques fondés sur la confiance en l’étranger, le dialogue avec les musulmans et l’amitié avec les pauvres.
A l’époque de la « Sainte ignorance », dénoncée et analysée par Olivier Roy, ce dialogue vif et passionné témoigne d’une alliance renouvelée entre culture et religion.
A la peur de nombreux Européens face aux migrants, cet ouvrage répond avec l’expérience des couloirs humanitaires, un projet œcuménique d’avant-garde, né en Italie, actif en France, devenu modèle européen, offrant accueil, protection et intégration aux réfugiés, en partenariat avec les institutions gouvernementales.
A l’heure où la désaffection pour le bien commun semble confirmée, ce livre retrace l’itinéraire d’un dialogue fécond, et une collaboration souvent réussie, entre chrétiens et responsables politiques.
 
Andrea Riccardi, Tout peut changer, Editions du Cerf, 382p, 22€

 

La force désarmée de la paix

Réveiller la conscience des Occidentaux sur l’injustice de ces guerres qu’ils disent justes, tel est ici le dessein d’Andrea Riccardi.
Du Rwanda à la Syrie, en passant par les Balkans et l’Irak, l’Amérique et l’Europe ont provoqué ou alimenté, avec une grande désinvolture, des conflits loin de leurs frontières, en se croyant protégées des conséquences de leurs engagements. Au risque de sombrer dans le cynisme, elles sont apparues ne plus tenir à la paix comme à une vertu première, mais comme un luxe dont elles seraient les seules bénéficiaires.
Indigné par ce monde où règne la barbarie, Andrea Riccardi livre un véritable plaidoyer pour la culture du dialogue, auquel doivent concourir non seulement les chrétiens, mais aussi toutes celles et ceux qui ont foi en l’homme et en son avenir.

Andrea Riccardi, La force désarmée de la paix, Editions du Cerf, 132p, 15€

 

Shahbaz Bhatti, chrétien et pakistanais jusqu'à son dernier souffle

Shahbaz Bhatti ne cherchait pas la mort. Mais à aucun prix, il ne voulait renoncer à son combat en faveur des faibles de son pays. Ministre des minorités religieuses au Pakistan, il a été assassiné le 2 mars 2011, à l'âge de 42 ans, alors que sa voiture traversait sans escorte le centre d'Islamabad. Sa mort tragique a bouleversé le monde entier. 

Cette première biographie, riche en documents et en témoignages de proches, révèle que le combat de Shahbaz Bhatti pour le droit des minorités fut celui de toute sa vie, depuis son adolescence jusqu'à sa nomination comme ministre. Chrétien à la foi profonde, homme de conviction et de dialogue, il chercha jusqu'au bout à bâtir des ponts entre les communautés et les citoyens d'un pays où la coexistence reste un défi.
Le précieux héritage que Shahbaz nous laisse dépasse les frontières du Pakistan. Si son message est aussi puissant, c'est parce qu'il est enraciné dans l'Evangile. C'est aussi parce que son héraut l'a vécu et proclamé au prix de son sang.

R. Zuccolini / R. Pietrolucci, Shahbaz Bhatti, chrétien et pakistanais jusqu'à son dernier souffle, Editions de l'Emmanuel, 160p, 18€