De meilleurs soins à domicile pour dépasser le modèle des Ehpad

De meilleurs soins à domicile pour dépasser le modèle des Ehpad

La proposition faite par la Communauté de Sant'Egidio à la municipalité de Novare

Réduire autant que possible le placement en Ehpad, pour les situations les plus critiques. Toutefois, cette solution ne doit pas être la première à être poursuivie. Dans ce but, la Communauté de Sant'Egidio a lancé un groupe de travail avec la municipalité de Novare. Améliorer les services aux personnes âgées, c'est leur permettre de mieux vivre. Et c’est possible en prolongeant leur séjour à domicile. Cependant, les soins à domicile doivent être améliorés grâce à une série de services intégrés dans lesquels les bénévoles jouent également un rôle important.

Il s'agit d'une véritable "révolution", motivée en partie par la crise liée à la pandémie, qui a mis à nu toutes les difficultés de la vie et des soins dans les grandes communautés de santé.

"Fini les maisons de retraite, il faut révolutionner les soins aux personnes âgées. Le Covid nous le montre également." C'est l'appel lancé par Daniela Sironi, de la Communauté de Sant'Egidio, qui a rencontré hier en ligne la municipalité de Novare pour discuter de la question de la prise en charge des retraités et de la nécessité de revoir l’organisation des services sociaux qui repose sur les maisons de retraite. La réunion d'hier était interlocutoire mais elle sera suivie d'autres réunions pour commencer à expérimenter de nouveaux services dans la ville.

Les bénévoles de la Communauté de Sant'Egidio se sont toujours occupés des personnes âgées et, à Novare, ils ont lancé plusieurs projets les concernant, dont "Viva gli anziani !", un programme de soins à domicile intégrés avec des visites, des appels téléphoniques et un réseau de liens avec le territoire local. Mais à partir de la nouvelle directive du Ministère de la Santé qui encourage les soins à domicile, D. Sironi appelle à une révolution dans l’approche des soins par les institutions locales, à commencer par la municipalité, la Caisse d’assurance maladie et l'hôpital.

Lors de la réunion d'hier avec la direction des services sociaux, un nouveau rendez-vous a été décidé d'ici la fin du mois pour expérimenter de nouveaux outils dans les zones où le programme de volontariat pour les personnes âgées est opérationnel. « Le placement dans un Ehpad doit être la dernière option, réservée aux situations les plus critiques, et non pas la première ou la deuxième option, comme c’est le cas actuellement, et l’on peut procéder avec différents instruments – ajoute D. Sironi. Par exemple, en formant le personnel des Ehpad afin qu’il puisse intervenir à domicile des personnes encore totalement ou partiellement autonomes, ou en prévoyant des heures de présence au domicile des personnes âgées : on maintiendrait le niveau d’emploi actuel, en redéployant le personnel. Parfois, tout ce qui est nécessaire pour maintenir une personne à domicile est un soutien constant et quotidien en matière d’aide à la toilette, de ménage et de tenue de la maison, activités que les familles ne peuvent pas toujours assurer seules. Un soutien économique est également nécessaire pour les familles des retraités : la Région prend aujourd'hui en charge 60 % des frais de l’Ehpad, pour ceux qui sont admis, alors pourquoi pas pour ceux qui restent à la maison ? Un soutien est également nécessaire pour les personnes sans famille : il s'agit de personnes âgées dont le sort est scellé et qui ne peuvent se trouver que dans une maison de repos. Ce n'est pas juste.

Les deux dernières années ont été complexes pour les établissements médico-sociaux, leur personnel et, surtout, les hôtes qui, au début de la pandémie, ont été durement touchés par le virus et ont ensuite connu une longue période d'isolement qui dure encore, à l'exception de quelques brèves ouvertures. La communication entre les Ehpad et les familles a été difficile à plusieurs reprises, et même lorsque l'urgence était moins grave, les réunions se déroulaient souvent en présence d'opérateurs ou à travers une vitre en raison des règles anti-covid.

"Même en prison, on ne subit pas un tel manque de discrétion ni une telle impossibilité de s’entretenir avec les siens, indique la responsable de la Communauté de Sant'Egidio. Il n'est pas acceptable qu'une communauté se résigne à voir partir un être cher, en sachant qu'elle ne pourra le revoir qu'avec mille restrictions. Nous sommes souvent confrontés à des situations de personnes placées en Ehpad qui auraient eu besoin de très peu de choses pour rester et vivre chez elles, parmi les objets et les souvenirs d'une vie. Les directives gouvernementales appellent à un changement de cadence, mais il en va de même pour l'affection et l'humanité que nous devons à nos aînés".

Article paru dans La Stampa
[traduction de la rédaction]


[ Barbara Cottavoz ]