ÉVÉNEMENTS

« Imaginer la paix pour créer des alternatives aux guerres et aux divisions »

D'une seule voix, des femmes et des hommes de religion, des humanistes et un peuple nombreux le disent à #Paris2024.

La rencontre internationale « Imaginer la paix », organisée par la Communauté de Sant'Egidio, s'est ouverte au Palais des Congrès de Paris, avec la participation du président Emmanuel Macron, d'Andrea Riccardi, de la maire de Paris Anne Hidalgo, du recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz, du Grand Rabbin de France Haïm Korsia et de l'archevêque catholique Laurent Ulrich.

Lors de l'ouverture, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, a remercié la Communauté de Sant'Egidio d'avoir choisi Paris pour accueillir cette rencontre, qualifiant l'événement de « plus beau cadeau » pour la ville et la France. Il a souligné l'importance de l'imagination pour construire un monde meilleur : « Si nous pouvons unir les nations autour de l'esprit olympique ou reconstruire une cathédrale, alors imaginer la paix est à notre portée. »

Anne Hidalgo, la maire de Paris, a rappelé la nécessité de cette rencontre, déclarant : « Elle devait avoir lieu ici, à Paris, ville de paix, où fut signée la Déclaration des droits de l'homme. » Elle a insisté sur l'esprit de fraternité qui imprègne Paris cette année et qui peut conduire à la paix.

Le Grand Rabbin Haïm Korsia a lancé : « Nous devons imaginer la paix, car nous ne sommes pas en paix. » Il a félicité Sant'Egidio pour avoir osé aborder ce thème, affirmant : « Rien que pour cela, vous méritez le prix Nobel de la paix. »

Le témoignage émouvant d'Alina Hassani, jeune réfugiée afghane arrivée en Belgique grâce aux couloirs humanitaires de Sant'Egidio, a illustré les souffrances endurées en Afghanistan sous le régime des talibans. Elle a appelé à continuer de soutenir les femmes et les jeunes filles afghanes.

Chems-Eddine Hafiz,  du recteur de la Grande Mosquée de Paris, a cité Victor Hugo : « Quand un homme est plein de désespoir, il n'y a rien de plus sublime que de lui parler de paix et de pardon. » Il a insisté sur le rôle du dialogue entre religions pour bâtir une société plus juste. Bien que préoccupé par les violences à Gaza, il a souligné l'importance du travail de Sant'Egidio dans la recherche du dialogue entre chrétiens, musulmans et autres communautés religieuses.

Justin Welby, primat de la Communion anglicane, a remercié Sant'Egidio pour avoir toujours cru en la prière comme outil de paix : « Merci de nous donner l'espoir. Prions pour la paix, car le désespoir n'a pas d'avenir. »

Amin Maalouf, Secrétaire Perpétuel de l'Académie française, a mis en garde contre une nouvelle course aux armements et a dénoncé l'incapacité des dirigeants mondiaux à gérer les relations internationales. Il a souligné l'urgence d'un nouveau modèle mondial : « Si je devais pointer un domaine d'incompétence, c'est notre incapacité à gérer les relations entre les différentes composantes de l'humanité. »

Andrea Riccardi a lancé un appel passionné pour redécouvrir la culture de la paix, affirmant que « parler de paix aujourd'hui peut sembler utopique ». Il a rappelé que les institutions internationales comme l'ONU manquent souvent de l'autorité nécessaire. Il a aussi dénoncé la banalisation de la guerre et a encouragé l'imagination comme moyen de trouver des alternatives : « Nous devons imaginer la paix et les religions doivent redécouvrir le vivre-ensemble. »

Enfin, le président Emmanuel Macron a exprimé sa fierté d'accueillir cette rencontre, faisant de Paris un symbole d'espoir dans un monde divisé. Il a proposé trois actions : ré-humaniser le regard, reconnaître l'autre pour coexister, et imaginer la paix à travers un effort créatif. Macron a appelé à la responsabilité collective pour bâtir un nouvel ordre international et restaurer la relation avec la Russie : « Nous devons être des artisans de la paix, même lorsque le chemin est difficile. »