"C'est une longue histoire d'amitié qui lie Sant'Egidio aux représentants des grandes religions d'Asie. Depuis la prière d'Assise en 1986", a rappelé Alberto Quattrucci de Sant'Egidio dans son mot de bienvenue, “un langage commun est né entre nous, celui du dialogue”. La grande Asie : un défi pour les religions, tel est le titre de ce forum de la rencontre internationale « Imaginer la paix ».
Les défis auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines d'Asie sont nombreux et complexes. Abdul Mukti, secrétaire général de l'organisation islamique indonésienne Muhammadiyyah, a souligné l'importance de traiter des questions cruciales telles que le bien-être et la santé mentale, le vieillissement de la population, l'augmentation de la solitude, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités sociales. Ces problèmes exigent non seulement des réponses pratiques, mais aussi un nouveau niveau d'harmonisation entre les religions, ce que Mukti considère comme fondamental pour imaginer un avenir pacifique.
Selon Antonio Salimbeni, du mouvement des Focolari, le dialogue a un pouvoir transformateur, car il se fonde sur l'écoute mutuelle et le respect des différences. En ce sens, un continent comme l'Asie, caractérisé par une extraordinaire pluralité religieuse, devient un véritable laboratoire du dialogue interreligieux.
Didi Talwalkar, de l'Inde, leader du Mouvement Swadhyaya, a exprimé la conviction que, bien que la religion soit souvent utilisée pour diviser l'humanité, la dévotion au Dieu tout-puissant ne peut qu'unir et jamais diviser l'humanité, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu tout-puissant. Kojitsu Kobori, moine en chef du temple Sanzen-in à Kyoto, a mis l'accent sur deux grands défis contemporains : la pauvreté et le changement climatique. Rappelant les réunions de prière pour la paix organisées sur le Mont Hiei, il a souligné l'importance du respect de toutes les religions et de toutes les formes de vie.
Selon Kobori, l'Asie devrait s'engager dans cette voie. Jsunekiyo Tanaka, président de Jinja Honchō, l'organisation représentant les lieux sacrés du shintoïsme au Japon, a parlé de l'importance des jinjas (sanctuaires) et de la nécessité de préserver la nature et le patrimoine culturel. Rappelant les conséquences du changement climatique, il a exprimé l'urgence de vivre en harmonie avec la nature, comme l'enseigne le shintoïsme. L'approche durable du shintoïsme peut aider le monde à surmonter la crise environnementale actuelle en encourageant le respect de la nature et la transmission de ces valeurs aux générations futures.