Le mardi 12 novembre, le pasteur vaudois Paolo Ricca a participé à la prière de la Communauté de Sant'Egidio en la basilique Sainte-Marie du Trastevere. Au centre de sa méditation, la préoccupation quant au vent de haine et de mort qui traverse l’histoire des hommes, jusqu’à Auschwitz et jusqu’à nos jours. Dans le passage tiré de l’Evangile de Marc, la haine antisémite se retrouve dans le cri ancien qui résonne au cœur de Jérusalem : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! », « Mort à Jésus ! Mort au juif Jésus ! », « Mort au juif ! » (Mc 15, 12-15).
Il s’agit de pages de l’Evangile qui nous reconduisent au Carême, un temps liturgique éloigné, mais toujours actuel, a dit le pasteur vaudois, « car la crucifixion de Jésus continue dans la crucifixion du peuple auquel il a appartenu » et l’antisémitisme prolonge la crucifixion de Jésus. Les juifs sont encore victimes de discriminations et l’antisémitisme ne se limite pas à ghettoïser, humilier et persécuter mais a l’objectif d’éliminer les juifs. Les menaces proférées ces derniers jours contre Liliana Segre, survivante d’Auschwitz, sont l’expression de cette haine. »
Pourquoi y-a-t il de la haine envers les juifs ? Pourquoi Jésus a-t-il été haï ? Paolo Ricca l’interprète comme l’expression d’un monde qui veut vivre sans Dieu : Jésus dérange, les juifs dérangent. La racine de l’antisémitisme est donc le désir d’éliminer Dieu, pour mettre au centre son ‘ego’, dans une forme d’athéisme radical. »
Mais Ricca conclut : « Si souffle un vent de haine et de mort, le vent d’Auschwitz, il y a aussi un autre vent qui souffle puissamment, depuis la Pentecôte : c’est le vent de Dieu, le vent de l’Esprit, le vent de la vie et de l’amour » qui peut dissiper les nuages de haine et apporter la paix.
Podcast de la Prière quotidienne en direct de Sainte-Marie du Trastevere