Le prix du développement économique, ce sont souvent les plus pauvres qui le paient. C'est une évidence à Abidjan, capitale économique de la Côte-d'Ivoire où, ces douze derniers mois, le nombre de personnes vivant dans la rue a augmenté. Ce ne sont plus seulement des enfants et des jeunes qui fuient des situations familiales insoutenables ou la grande pauvreté des campagnes, mais des familles entières qui se retrouvent du jour au lendemain sans logement du fait de la démolition progressive des bidonvilles où elles vivaient, pour certaines depuis des années, voire des décennies.
N'ayant d'autre alternative que de rester en ville, car, dans bien des cas, les parents ont malgré tout un travail et les enfants peuvent être inscrits à l'école, ils sont nombreux à se résoudre à dormir dans les rues centrales du quartier de Treichville, sous de petites tentes de fortune, devant les commerces qui sont fermés la nuit avant de quitter les lieux au petit matin. La Communauté de Sant’Egidio d'Abidjan a commencé depuis peu à faire connaissance avec ces personnes et à leur apporter de quoi manger.
Le jour de l'Assomption, un premier repas de solidarité a été partagé dans la Maison de la Communauté qui se trouve non loin de l'endroit où ces personnes trouvent refuge la nuit. Ce fut un moment de fête, non seulement en raison du bon repas, mais aussi à cause de l'amitié avec les familles qui y ont participé, dont certaines sont composées d'immigrés des pays limitrophes.
Des cadeaux utiles pour affronter la vie dans la rue ont été offerts et l'on s'est quitté avec l'idée de répéter ce type de repas, qui ouvrent à l'espérance d'un avenir différent et plus humain, et à la solution du problème du logement qui devient une urgence à Abidjan.