Quelle était la paix de François d'Assise? C'est à cette question qu'a tenté de répondre le Professeur Marco Bartoli, professeur d'histoire médiévale à l'université LUMSA de Rome, membre du conseil scientifique de la société internationale d'études franciscaines à Assise et membre de Sant'Egidio, accueilli samedi 28 mai après-midi pour une conférence dans l'église Saint-Merry à Paris.
La paix de François était d'abord et avant tout une attitude personnelle a répondu Marco Bartoli : le fait de ne pas résister à la violence par la violence ; le fait de ne pas se croire impuissant face aux nombreuses divisions de la société italienne du XIIIème siècle, une société en situation de guerre endémique ; le fait de croire dans la force de la prière et dans la paix et la réconciliation qui sont toujours des dons reçus d'en haut.
Aujourd'hui comme à l'époque de François, la guerre est la mère de toute les pauvretés selon l'expression d'Andrea Riccardi, et elle est aussi mère de toutes les exclusions et source d'intolérances croissantes a expliqué Marco Bartoli. Elle est en effet une désagrégation ce qui signifie étymologiquement "division du troupeau" face à laquelle toute la vie de François fut au contraire une œuvre d'intégration, un effort incessant pour remettre ensemble le troupeau divisé et pour rencontrer et inclure toutes et tous.
C'est la grande valeur du témoignage de paix de Saint François et son actualité pour notre monde livré en trop d'endroits, et de nouveau en Europe, au démon de la guerre : la lutte contre toute guerre est possible et elle est lutte pour l'intégration qui se vit en commençant par des petites choses comme les gestes de solidarité avec les pauvres mais aussi dans les plus grandes choses comme François en montra l'exemple en allant rencontrer le Sultan en pleine guerre de croisade.