Prière pour les malades, méditation de Marco Impagliazzo à partir du livre de Job (29, 12-17)

 

Job 29, 12-17

Sœurs et frères,

Nous avons entendu quelques versets du chapitre 29 du livre de Job. Ce livre qui est un chef-d'œuvre littéraire faisant partie des livres sapientiaux. Ce livre qui nous parle de l'histoire d'un homme qui est resté fidèle au Seigneur, bien qu’il ait dû vivre et endurer une épreuve exceptionnelle. Dans ces versets, Job apparaît comme un homme juste, revêtu de la justice comme d'un vêtement et dont le turban était sa droiture. Et nous avons entendu de manière très claire comment la justice et la sagesse de Job se manifestait. J’étais les yeux de l’aveugle et les pieds du boiteux. Pour les indigents, j’étais un père.

La justice de cet homme est exprimée par le service des autres, en particulier des malades et des personnes vulnérables. J’étais les yeux de l’aveugle et les pieds du boiteux. Pour les indigents, j’étais un père. C’est l'expression d'un profond engagement auprès de la personne malade, qui a besoin d'être accompagnée et soutenue, et c'est ici que réside la justice de Job et sa sagesse de cœur.

Ce soir, dans cette prière que nous consacrons aux personnes malades, nous aimerions également penser à nous-mêmes, ici présents, afin que nous sachions par notre vie et par notre temps offert, être les yeux des aveugles, les pieds des boiteux. C'est-à-dire des personnes qui savent être proches des malades, surtout de ceux qui ont besoin d’une assistance pour de nombreux aspects de la vie quotidienne. Nous voudrions être des personnes qui n'ont pas peur de cette amitié, de cet engagement dans un service, et qui évitent à tant de personnes de souffrir de la maladie.

Les personnes âgées, nous le savons, deviennent ou sont considérés comme des rebuts dans notre société. Et la manière dont la Parole de Dieu nous invite à nous faire le prochain est d’être aux côtés de ceux qui sont malades, qui ont besoin d'aide et de soutien. Car après tout, ce n'est rien d'autre que la réponse à cette invitation de Jésus : J'étais malade et vous m’avez visité. La sagesse du cœur, c’est d'être avec le frère ou la sœur. Le temps passé aux côtés des malades et un temps sacré, qui nous unit au Seigneur, lui qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.

Demandons au Saint-Esprit, sœurs et frères, qu'il nous donne toujours la grâce de comprendre la valeur de l'accompagnement, même lorsqu'il est silencieux ; qu’il nous amène à consacrer du temps à nos frères et sœurs malades afin que par notre proximité et notre affection, ils trouvent de l'amour et du réconfort dans leurs vies.

La sagesse du cœur consiste à sortir de soi chaque jour pour aller vers ceux qui sont malades. Et nous savons combien, trop souvent, nous oublions la valeur particulière du temps passé aux côtés de ceux qui sont malades, à cause de la précipitation, de la frénésie qui nous agite. Nous oublions cette dimension d’humanité et de sagesse, selon l'Ecriture, qu’est la gratuité. Celle qui est vécue lorsqu'on prend soin de l'autre. N'oublions jamais la Parole du Seigneur qui dit : c'est à moi que vous l’avez fait.

Et voici le message qui découle de notre prière, de cette communauté de foi, de l'amour envers tant de personnes qui souffrent, afin que la Communauté, l'Eglise soit toujours lieu d'amitié, surtout lorsqu'il y a tant de solitude et d'angoisse. Car l'affection reçue d'un ami est déjà une guérison, la joie de savoir que l'on n'est pas seul. Et la santé de l'âme, la santé retrouvées ont conduit à Jésus de nombreux malades tourmentés par diverses maladies et souffrance. Il les a guéris. C’est une vision qui engage la Communauté, qui s'engage l'Eglise, qui engage les chrétiens.

Les disciples d'Emmaüs étaient bouleversés, déçus, tristes. Quand un inconnu a commencé à marcher à leurs côtés, leurs cœurs retrouvèrent force, au point de brûler. La compagnie de l'amitié est un baume précieux pour les vies angoissées et attristées, les vies pessimistes. L'amitié dans la maladie est un grand baume ! Quel soulagement de savoir qu'on n'est pas seul dans le temps de l'épreuve, quelle grande protection représente la présence d'un ami ou d'un proche lorsqu’on est à l'hôpital, chez soi, à domicile, dans une maison de retraite ! Quelle joie de savoir que, dans les difficultés, vous pouvez compter sur une personne !

J’étais les yeux de l’aveugle et les pieds du boiteux. Sœurs et frères, tout cela, et ce que les Ecritures nous enseignent, nous aide à comprendre, nous libère de la distraction qui bien souvent nous détourne. C’est un aspect de la vie de la Communauté qui ne devrait jamais être sous-estimé ou oublié. Bien au contraire, il faut le préserver, comprendre, vivre et toujours le renouveler. C'est pourquoi nous sommes ici de nouveau ce soir, afin de prier pour ceux qui sont malades, mais aussi de renouveler notre amitié, notre compagnonnage, notre être ensemble aux côtés de tous ceux qui souffrent. Et la valeur de notre prière, ce soir, est un acte d'amitié, d’abandon au Seigneur qui est le Dieu de l'impossible, qui est la source de la guérison et du salut.