Les couloirs humanitaires, une solution d'accueil et d'intégration pour les personnes qui fuient la guerre. Entretien avec Marco Impagliazzo

Les couloirs humanitaires, une solution d'accueil et d'intégration dans une Méditerrannée de sang

Marco Impagliazzo : « L'expérience menée jusqu'à ce jour est impressionnante : il y a 3000 personnes accueillies en Europe, 2500 en Italie avec cette solution à coût zéro pour l'État, qui implique les communautés qui accueillent ces personnes, les sponsors, et cela est très important, car il s'agit de la première solution d'intégration ».

Dans le désert de solutions alternatives aux murs et aux renvois des réfugiés, Sant'Egidio, avec la Conférence épiscopale italienne, les Églises vaudoises et protestantes, il y a quatre ans, a ouvert une voie.

Marco Impagliazzo : « C'est une voie légale car c'est l'État italien, les forces de police qui contrôlent ces personnes avant le voyage ; c'est une voie sûre car les personnes voyagent en sécurité ».

Aujourd'hui les couloirs humanitaires en Italie, c'est un orchestre de plus de 4500 personnes, dont plus de 3000 bénévoles, entre les associations, les réalités ecclésiales, la Caritas et tous ceux qui veulent participer et s'engager dans l'accueil professionnel et concret de personnes qui en ont vraiment besoin.

Marco Impagliazzo : « Le critère est celui de la vulnérabilité s'il y a des familles nombreuses ou des mères avec enfants dont les maris ne sont malheureusement plus là à cause de la guerre ; ces personnes-là sont accueillies immédiatement ».

90 % des arrivées sont constituées de cellules familiales, près de 40 % des personnes accueillies sont des mineurs.

Marco Impagliazzo : « Les enfants sont immédiatement inscrits à l'école, les parents à des cours de langue et de culture italiennes, puis accompagnés dans le monde du travail ».

À la fin de chaque mois, il y a un couloir depuis le Liban avec une centaine de réfugiés. Un couloir a été ouvert depuis l'Éthiopie et il est également question d'en établir un en Libye.

Marco Impagliazzo : « La demande que nous avons adressée à l'État italien est de pouvoir collaborer à ces évacuations qui s'effectuent depuis la Libye pour les personnes vraiment vulnérables ou qui sont considérées comme telles par les associations qui œuvrent sur le terrain. En Libye, l'État italien a procédé à des évacuations par le biais de la Conférence épiscopale italienne, mais ce ne sont encore que quelques gouttes d'eau dans la mer ».

Un orchestre de solidarité qui œuvre discrètement mais qui demande à respirer avec les poumons de l'Europe

Marco Impagliazzo : « Les couloirs humanitaires sont une bonne pratique italienne qui a été adoptée dans les pays européens, en France et en Belgique, et prochainement aussi en Allemagne. Ces pays ont pris exemple sur le modèle italien et l'ont appliqué à leur réalité. La question serait d'élargir le concept des couloirs humanitaires à tous les pays d'Europe. Nous sommes en train d'y travailler. Nous espérons les convaincre, car ce sont des modèles qui sont valables État par État, et qui ne concernent pas toute l'Union européenne. Mais chaque pays peut émettre des visas à territorialité limitée pour des personnes vulnérables et qui ont besoin d'une protection humanitaire ».

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