Mémoire de saint Venceslas (+929), vénéré comme martyr en Bohême. Mémoire de William Quijano, jeune Salvadorien, membre de la Communauté de Sant'Egidio, tué en 2009, par une bande armée des " maras ".

Lecture de la Parole de Dieu

Alléluia, alléluia, alléluia.

Vous êtes une race élue,
une nation sainte, un sacerdoce royal,
peuple acquis par Dieu
pour proclamer ses louanges

Alléluia, alléluia, alléluia.

Job 9,1-12.14-16

Job prit la parole et dit :
« En vérité, je sais bien qu'il en est ainsi : Comment l'homme pourrait-il avoir raison contre Dieu ?
Si l'on s'avise de discuter avec lui, on ne trouvera pas à lui répondre une fois sur mille.
Il est plein de sagesse et d'une force invincible, on ne lui tient pas tête impunément.
C'est lui qui déplace les montagnes à leur insu, qui les renverse dans sa colère ;
il secoue la terre sur sa base, et fait vaciller ses colonnes.
Il donne un ordre, et le soleil ne se lève pas, et sur les étoiles il appose un sceau.
À lui seul il déploie les cieux, il marche sur la crête des vagues.
Il fabrique la Grande Ourse, Orion, les Pléiades et les constellations du Sud.
Il est l'auteur de grandes œuvres, insondables, d'innombrables merveilles.
S'il passe à côté de moi, je ne le vois pas ; s'il me frôle, je ne m'en aperçois pas.
S'il s'empare d'une proie, qui donc lui fera lâcher prise, qui donc osera lui demander : “Que fais-tu là ?”
Et moi, je prétendrais lui répliquer ! je chercherais des arguments contre lui !
Même si j'ai raison, à quoi bon me défendre ? Je ne puis que demander grâce à mon juge.
Même s'il répond quand je fais appel, je ne suis pas sûr qu'il écoute ma voix !

Alléluia, alléluia, alléluia.

Vous serez saints,
parce que je suis Saint, dit le Seigneur.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Qu'est l'homme face à Dieu, le créateur, celui qui fait vivre le monde et a fait la création selon sa sagesse ? Job se sent presque écrasé par la toute-puissance de Dieu : " Il est plein de sagesse et d'une force invincible, on ne lui tient pas tête impunément ". Il est également impénétrable lorsqu'il s'agit de la justice. L'homme ne peut rien faire : " Même si je suis juste, ma bouche me condamne ; innocent, elle me déclare coupable ". Job n'est pas aidé par les paroles de son ami. Les paroles de ce dernier ne convainquent pas Job et ne le soutiennent pas dans son dialogue difficile avec le Seigneur. En fait, la grandeur de Job réside dans le fait qu'il ne cesse de s'interroger, qu'il pose des questions au Seigneur, qu'il veut voir sa présence en le cherchant dans l'histoire et la création. Les amis de Job, en revanche, ne parviennent qu'à proposer à nouveau une théologie qui se contente de répéter, inlassablement, que l'homme est frappé par le mal à cause de son péché. Job répond à cette doctrine qu'il ne sert à rien d'être innocent ou coupable devant un Dieu qui ne semble pas se soucier de la douleur de l'homme. Mais, dans les derniers mots du raisonnement de Job, la nature particulière de sa relation avec Dieu devient évidente : " Pas d'arbitre entre nous pour poser la main sur nous deux ". Job ne considère pas Dieu comme un arbitre, un juge qui prononce un jugement d'innocence ou de culpabilité, comme le voudraient ses amis, mais comme un ami vers lequel il se tourne. Cela rend le drame de Job encore plus profond, mais il ne cesse de parler à son Seigneur car sa foi est plus grande que la douleur qu'il subit.